Le numéro 349 de Sport-Santé

Edito

Même si nous ne sommes pas très enclins à célébrer les anniversaires, il nous faut bien « marquer le
coup », pour les 50 ans de Sport-Santé, ce magazine du sport aixois que nous avons créé… sans
doute « dans un moment d’égarement », en 1972.
Nous le ferons en jetant un coup d’œil rétro, très superficiel, sur un demi-siècle de fréquentation du
sport aixois, un demi-siècle d’un engagement aussi passionné que déraisonnable.
Aujourd’hui, conscient d’avoir réalisé un « truc » improbable, nous n’aspirons pas pour autant à être
reconnus, félicités et encore moins à recevoir des médailles. Seuls les encouragements peuvent avoir
une incidence sur ce que sera la suite. Car, arrivés à ce stade de notre parcours, nous nous posons
inévitablement la question de savoir où se situe la ligne d’arrivée.
50 ans… et après ? Allons-nous prolonger l’existence d’un magazine qui a certes la peau dure, mais
qui n’existera pas éternellement ? D’un certain nombre de facteurs peut dépendre la réponse…
La motivation : elle est intacte, « malgré l’âge du capitaine » (… bientôt 76 ans) et une certaine
lassitude face aux contraintes administratives de plus en plus lourdes… comme dans le quotidien des
clubs, d’ailleurs.
Le contexte : il est d’un côté plutôt excitant avec la spectaculaire progression du sport aixois (en
sports collectifs comme individuels) ou le développement du secteur formation. Mais d’un autre côté, il
y a moins de convivialité, l’ambiance générale ayant semble-t-il souffert de la crise Covid et de ses
effets pervers.
Les moyens : ils constituent une des clés pour l’avenir, dans la mesure où l’existence de Sport-Santé
tient essentiellement au soutien fidèle de ses partenaires et de ses abonnés. Une coupe sombre dans
les budgets rapprocherait Sport-Santé… du « camion balai ».
Le public : avec sa conception « à l’ancienne » et ses références répétées à l’histoire du sport aixois, il
est certain que notre magazine intéresse davantage un public d’adultes que les jeunes, concernés
occasionnellement par des sujets qui les concernent directement. Notre refus d’échanger sur les
réseaux sociaux limite également la connexion avec une partie des sportifs.
Conscients de nos propres limites et de celles d’un magazine qui fait ce qu’il peut depuis 50 ans, nous
ferons notre possible pour continuer cette longue et passionnante aventure, avec l’espoir d’avoir
encore une petite place à tenir dans la mise en valeur du sport aixois.

 

 

Sommaire Sport-Santé n°348

  • 4 « La Croisade » des frères Salomez
  • 5 Manu Gros, le romancier
  • 6 Sébastien Chauvin
  • 8 Performances
  • 9 Triathl’Aix en vue à l’IronMan
  • 10 La fête du vélo
  • 11 Qui à la Ronde d’Aix ?
  • 12 La coupe des petits champions
  • 13 Les Delenne et l’ACA tous azimuts
  • 14 L’AUC Ultimate en mode séduction
  • 16 Les U13 de l’ASA jouent le jeu
  • 17 Le Val gagne le derby de l’Est
  • 18 Cyril Granon, l’âme de l’ASA
  • 20 Football
  • 21 Tous les sports
  • 22 Conventions de partenariat
  • 23 HumanFabWorkCare
  •       JB Fabre, les ondes positives
  • 24 Sportive du mois : Manon Venturi

Edito

Le nerf de la guerre

Le pouvoir de l’argent… a pris le pouvoir dans le monde du sport. Les équipes qui gagnent seraient-elles inéluctablement celles pour la construction desquelles on aura dépensé le plus d’argent ?

A cet égard, on peut considérer que le handball aixois a réalisé une sorte d’exploit en terminant 3ème de la LNH… avec le 4ème budget du championnat, à distance du Paris SG, qui dispose de trois fois plus de dollars pour dominer la compétition. Par ailleurs, on s’est quand même félicité de la 7ème place de Provence Rugby en Pro D2, là où le club est pointé en 4ème position en termes de budget, dans un championnat qui a effectivement permis au plus riche, Bayonne, d’accéder au Top 14.
Si la « glorieuse incertitude du sport » fait que les plus « pauvres » gardent une chance de déjouer les prévisions sur le terrain, il n’en reste pas moins que « l’argent est le nerf de la guerre ».
Partant de cette constatation, les dirigeants du sport aixois sont contraints de faire de la recherche des moyens financiers un combat de tous les jours. Et lorsqu’on sait que ce sont les subventions des collectivités qui ont permis à certains clubs locaux de performer au niveau national et international, on peut se demander ce qu’il adviendra si, comme on pourrait le craindre, certaines aident devaient être remises en question.
Nous ne parlons pas ici des subventios attribuées par la ville d’Aix ou le Département, relativement constantes dans le temps. Mais que va-t-il se passer au niveau de la Métropole Aix Marseille Provence, dont le fonctionnement est moins lisible depuis la disparition de l’entité Pays d’Aix ? Les dirigeants ne cessent de s’en inquiéter, sachant qu’une baisse des subventions dédiées au haut niveau compromettrait sérieusement les acquis de ces 21 dernières années, grâce au dispositif mis en place au départ par la direction sportive de la CPA, dans sa volonté manifeste d’encourager le haut niveau.
A côté des clubs de sports « co », qui ont tous accepté en retour de changer d’appellation, afin que le label « Pays d’Aix » soit intégré à leur sigle (PAUC, PAN, PAVVB, PARC), une demi-douzaine de clubs de sports individuels a pu passer des paliers grâce aux aides de la CPA. C’est le cas de l’AVC Aix, d’Escrime Pays d’Aix, de la section « synchro » du PAN, du Ball-Tap Club du Grand Arbois, de l’AUC Taekwondo et du Club Handisport Aixois. Autant de clubs qui, en grande partie grâce aux aides de la CPA, ont rapporté à la ville d’Aix la bagatelle de huit médailles olympiques et deux médailles paralympiques entre 2004 et 2021.
Aujourd’hui, nous comprenons que les dirigeants de ces clubs s’interrogent, même si pensons que la MAMP ne peut raisonnablement pas effacer les acquis de ces dernières années. Espérons cependant que des réponses claires seront apportées en temps utile, afin que pour les dirigeants aixois, « le nerf de la guerre » ne se confonde pas … avec une « guerre des nerfs », au moment même où le label « Aix Terre de Jeux 2024 » doit nous encourager à préparer les JO de Paris 2024 dans les meilleures dispositions.

A. Crespi